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Hyster

De l’incontestable perfidie du sexe féminin

lundi 25 juillet 2011

Conférence musicale et argumentée
Mercredi 9 Novembre
Maison de la Musique et de la Danse
20h30

Texte, montage, interprétation : Muriel Roland
Avec des textes d’Heiner Müller : Rivage à l’abandon, Médée-Matériau et des chansons…
Au piano (arrangements et accompagnement) :
Anita Vallejo
Mise en scène : Marcos Malavia
Lumière : Erick Priano
Coproduction Compagnie SourouS et la Compagnie Aleph- El Duende

Après avoir épuisé ses 37 jours de surgelés stockés dans le congélateur de son appartement du Nième étage de la rue du Chant du Bouc, d’où elle a fait le serment de ne sortir qu’une fois écrite sa première TRAGEDIE, la fameuse dramaturge anonyme ZSB, au bord de la crise de nerf, se débat toujours dans le cloaque de la farce et de la bouffonnerie la plus éhontée, sa plume désespérément bien trempée dans l’encre d’un cabaret peuplée de créatures féminines certes perverses et infâmes, mais tellement « bas de gamme » ! Perfides geishas, fourbes espionnes et cruelles divettes toutes affublées de l’insupportable vice de pousser la chansonnette à tout bout de champ… ZSB, littéralement obsédée par la voix de son auteur fétiche, le vertigineux HM, parviendra-t-elle, en scrutant la généalogie de ces starlettes à deux sous, à retrouver l’ADN de la grande aïeule mythique qui les a engendrée ?

Hyster fait le grand écart entre le cabaret (chansons réalistes « exotiques), l’opéra (Haëndel et Purcell) et les textes d’Heiner Müller Rivage à l’abandon et Médée-matériau. J’ai pu observé que l’éclatement des catégories porté par les textes de Müller , que je tiens avec Rimbaud pour le poète le plus vertigineux de « l’ADN occidental », lui ont fait une réputation d’auteur abscons, accentué par des mises en scène qui l’intellectualisent au point d’étouffer son intense vibration initiatique et que souvent, la lucidité poétique de ses textes est si violente à entendre, que le public a tendance à se braquer… C’est pourquoi j’ai inventé l’histoire suivante, « écrin » cabaret pour l’écriture « Müllerienne » : une auteure dramatique ringarde, suite à une dépression, décide de s’enfermer chez elle dans le but d’écrire sa première tragédie. Mais rien ne vient, sauf des héroïnes de « caf’conc » avec des chansons réalistes, « exotiques », etc. Jusqu’à ce que sous les clichés n’apparaisse, par fragments d’abord, un texte étrange qui se met à la hanter de plus en plus jusqu’à envahir toute la pièce, comme si des « clichés » surgissait le relief et la profondeur de la transe poétique müllerienne.

Muriel Roland crée la Compagnie SourouS avec Marcos Malavia en 1990, au sein de laquelle elle joue et/ou chante dans de nombreux spectacles (Rôle de Marta dans Testament d’un rémouleur, d’Antigone dans Antigone de Brecht, de la femme dans Au bord de la vie de Gao Xingxian, de Gulla dans La Boucherie ardente, de Marie dans Le Roi se meurt de Ionesco etc. Chanteuse dans La java de l’absent, Le cabaret de Quat Sous, écrit des pièces (Clichés, Rosy Belle Caprices et Tentations, Hyster), met en scène (Cargo d’après l’oeuvre d’Heiner Müller, Modernité : Mode d’emploi, cabaret politique d’après de nombreux auteurs), anime des ateliers de pratique artistique, co-dirige le Festival Auteurs en Acte, et est membre fondateur et enseignante de l’Ecole nationale de Théâtre en Bolivie.